Mécanisme du système circulatoire et maladie veineuse :

retour veineux endommagé

Le système circulatoire fonctionne comme un circuit aller et retour à sens unique, qui démarre au niveau de la pompe cardiaque d’où part le sang enrichi en éléments (oxygène, nutriments, etc.) pour filer à travers les artères jusqu’aux cellules de tout le corps. Une fois le sang enrichi délivré aux cellules, il repart appauvri et chargé en déchets (gaz carbonique, urée, etc.) à travers les veines pour revenir jusqu’au cœur. Cette mécanique bien huilée pour contrôler les vitesses, débits, la viscosité et les pressions des circuits est possible grâce à l’existence d’un ensemble de pompes intermédiaires (dont la pompe musculaire veineuse du mollet) et de conduits tubulaires résistants (les vaisseaux sanguins) dont le calibre et l’élasticité joue un rôle primordial pour garantir un bon retour veineux. Des dysfonctionnements apparaissent souvent au niveau des veines des membres inférieurs (les jambes) car c’est là que les contraintes physiques du système cardio-vasculaire sont les plus fortes, notamment du fait de la bipédie de l’homme.

retour veineux fluide

Pour lutter contre la pesanteur et empêcher le sang de redescendre dans son ascension des jambes vers le cœur, le réseau veineux est composé de valves (les valvules) qui agissent comme des clapets anti-reflux et anti-retour. La dégradation de la paroi veineuse et la détérioration des valvules augmente la pression veineuse et tendent à dilater la veine, laissant s’installer un reflux et une stagnation du sang, ce qui déforme la veine (varices, oedèmes…) et peut engendrer des complications graves (ulcères, thrombose veineuse superficielle ou profonde…).

 

Causes et symptômes de la thrombose ou phlébite :

La thrombose veineuse ou phlébite est une obstruction d’une veine par un amas de sang (caillot ou thrombus), généralement au niveau du mollet ou de la cuisse.

Quelles sont les causes d’une thrombose veineuse ou phlébite ?

Les veines servent à drainer le sang vers le cœur, contrairement aux artères qui vont du cœur vers l’organisme. Certains évènements (traumatisme, inflammation, modification hormonale pendant une grossesse ou prise de médicaments, intervention chirurgicale, immobilisation prolongée, âge et détérioration naturelle de la paroi veineuse…) peuvent perturber la circulation du sang et créer un ralentissement, notamment au niveau des veines. C’est la stase veineuse : stagnation du sang qui intervient au niveau d’une veine. Ce ralentissement engendre un phénomène de coagulation anormal (hypercoagulabilité), qui va créer un amas de sang dans la veine, et qui agit comme un bouchon. C’est le caillot sanguin. Selon la taille du caillot, le niveau d’obstruction et le type de veine touchée (superficielle ou profonde), la phlébite est plus ou moins grave.

Quels sont les risques d’une thrombose veineuse ou phlébite ?

Le risque de complication est à prendre très au sérieux car ce caillot de sang peut se détacher de la veine où il s’est créé pour circuler dans le sang et finir par obstruer un canal vital du système vasculaire, comme l’artère pulmonaire qui irrigue le poumon. C’est le risque d’embolie pulmonaire, aux conséquences mortelles si elle n’est pas soignée d’urgence. En cas d’anomalie respiratoire brutale, de type douleur thoracique, angoissante, avec respiration rapide, sueurs, cyanose et toux sèche, il faut d’urgence faire un examen clinique pour diagnostiquer l’embolie pulmonaire. Si vous avez une douleur unilatéralement au niveau du mollet ou de la cuisse, cela peut être dû à une phlébite ou thrombose veineuse. Le traitement comme la prévention se fait principalement par la prise d’anticoagulants et par le port de dispositifs de compression élastique.

Traitements et prévention d'une phlébite au niveau des jambes :

Les bas de compression veineuse, traitement de référence

Les bas de compression sont des bas élastiques qui interviennent contre les différents stades de la maladie veineuse en exerçant une pression active constante sur la jambe, en repos comme en mouvement. Cette pression est dégressive, plus forte au niveau de la cheville et diminue graduellement le long de la jambe. La compression médicale offre un dispositif purement mécanique qui accompagne favorablement l’hémodynamique (la dynamique du sang) veineuse en contrant l’hyperpression veineuse que génère le reflux et la stagnation du sang.

En traitement préventif, la compression favorise le retour veineux en luttant contre la stagnation du sang et contre la dégradation de la paroi veineuse.

En traitement thérapeutique, la compression réduit le calibre des veines enflammées à l’origine d’une thrombose, diminue le risque d’aggravation des lésions et lutte ainsi contre la maladie veineuse en augmentant les vitesses circulatoires comme si le réseau veineux n’était pas endommagé.

Selon la pathologie, on applique une compression médicale allant de la classe 1 à la classe 4, correspondant à des niveaux de compression progressifs du stade le moins avancé de l’insuffisance veineuse au plus critique. L’efficacité de la compression médicale est reconnue par la Haute Autorité de Santé. Après une opération chirurgicale, la National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) approuve totalement l’utilisation de bas de compression qui a elle seule permet de réduire de moitié le risque de thromboses veineuses profondes.

En cas de détection d’une thrombose veineuse profonde, bien souvent le patient recevra également un traitement anticoagulant, qu’il devra strictement suivre pendant un minimum de 2 ans.

Chaussette Varisan Ethere         Collant Varisan Ethere

La compression élastique dans le traitement des ulcères veineux

Les experts recommandent unanimement l’utilisation de la compression élastique, souvent avec une forte pression (30 à 40 mmHg) et avec un bandage multi-type.

Le traitement de référence est la pose d’un bandage séré par des soignants formés et expérimentés dans ce domaine, pour être efficace.

Toutefois, les dispositifs de compression classe III gagnent de plus en plus du terrain par rapport aux bandages, car elles permettent d’assurer une pression constante et efficace, sans nécessiter l’aide de soignants expérimentés pour la pose. L’enfilage reste toutefois difficile, car la présence de pansements sur la jambe, qui doivent rester en place, rend l’enfilage délicat. L’utilisation des bas de compression de classe III restent cependant une très bonne alternative aux bandages élastiques.

Attention, si votre médecin vous prescrit des dispositifs de compression veineuse, c’est qu’il a détecté un risque de thrombose veineuse. Votre traitement et l’utilisation de bas, de chaussettes ou de collants, doit être bien suivi. Dans ce cas, le dispositif doit être adapté à votre morphologie et vos besoins (taille, classe de contention…). La contention peut être prescrite de jour comme de nuit, suivant le risque de thrombose veineuse observé.

Dans tous les cas, il est préférable d’appliquer certaines règles de vie, afin d’entretenir votre capital veineux !

Hygiène de vie en prévention de la maladie veineuse :

Avec 22 millions de personnes touchées par la maladie veineuse en France, les premiers signes cliniques d’une insuffisance veineuse (varices) témoignent d’une fatigue « naturelle » de l’organisme dont le système cardio-vasculaire est le moteur, qu’il convient d’entretenir avec soin pour garantir un bon usage dans la durée.

Quelques règles d’hygiène de vie vous permettront de prendre soin du votre système circulatoire et donc d’éviter ou de retarder l’apparition de la maladie veineuse. Et aussi de contenir l’évolution de la maladie veineuse si celle-ci s’est déjà manifestée. En voici quelques une, valable en prévention comme en traitement :

Privilégier la surélévation des pieds en dormant

En mettant un simple coussin au pied de votre lit, vous favoriserez naturellement le retour veineux. Prendre cette habitude, de manière régulière ou même ponctuelle, économisera sensiblement votre capital veineux au niveau des jambes pendant le sommeil.

Eviter la surexposition à une source de chaleur

Il faut éviter l’exposition à une source de chaleur trop importante, comme les bains chauds / bouillant, le sauna, le hammam, l’exposition au soleil (pendant les heures de fortes chaleurs).

Eviter le surpoids

Il est très important de surveiller son alimentation dans le but de ne pas être jugé « en surpoids » par son médecin traitant. L’obésité est un facteur connu d’insuffisance veineuse.

Pratiquer régulièrement la marche à pieds

La marche fait fonctionner la pompe veineuse du mollet. Afin de garder vos jambes en bonne santé, vous devez marcher un minimum de 30 minutes par jour. Il est également recommander de faire de la marche rapide environ 30 min de manière hebdomadaire.

Eviter la station immobile prolongée

Si vous êtes très sédentaire dans vie professionnelle et/ou personnelle, n’hésitez pas à vous dégourdir les jambes régulièrement, afin de stimuler la circulation veineuse qui s’active plus facilement en mouvement. Cela va de paire avec les longs trajets, qu’il convient d’effectuer en s’équipant de bas de compression adaptés.

Porter des semelles orthopédiques

Afin d’optimiser la remonté du sang, de vos pieds jusqu’à votre cœur, il est primordial que votre voute plantaire ait un contact complet avec le sol. Certaines semelles n’ont pour but que de favoriser le retour veineux, comme les bas de compression.

Pratiquer un exercice avant de se coucher

Dans un esprit de prévention, il est conseillé de faire quelques exercices rapides avant de se coucher (Ex : mouvement de pédalage).

Masser ses jambes ou/et aller chez le kinésithérapeute

Il est important de masser ses jambes après l’effort, de la cheville jusqu’au genou. Des séances chez un kiné dans ce but ne pourront qu’avoir un effet bénéfique.



SOURCES :

Haute Autorité de Santé - Has-sante.fr - La compression médicale dans le traitement de la maladie thrombo-embolique veineuse

Ameli-sante.fr - Comprendre la phlébite

Inserm.fr - Thrombose veineuse (Phlébite) - Traiter dès l’insuffisance veineuse