Les bas de contention sont des dispositifs médicaux de classe 1 selon la classification européenne, c'est-à-dire au niveau de risque le plus faible. Comme les lunettes correctrices ou les béquilles, ces dispositifs ne présentent aucun danger pour la santé publique. 

Cependant, ils sont contre-indiqués dans certaines situations particulières : plaies non cicatrisées, artériopathie oblitérante, microangiopathie diabétique évoluée, thrombose septique et insuffisance cardiaque décompensée. 

Par ailleurs, il existe des effets indésirables ou plutôt des situations d’inconfort que nous constatons auprès de certains patients et que nous visons aborder dans cet article. Pour la plupart des cas listés, vous verrez qu’il existe des solutions simples que nous vous partageons ici. En cas de doute, n’hésitez pas à nous contacter ou à demander l’avis de votre médecin.

Allergie à la bande silicone

Sur la plupart des modèles de bas de contention, une bande en silicone est cousue sur le haut du bas. Une fois lavée une première fois à l’eau et au savon, cette bande devient adhérente sur la peau et permet au bas de rester en place sur votre jambe tout au long de la journée.

Certaines personnes à la peau plus sensible peuvent développer des réactions d’hypersensibilité voire allergiques avec ce type de fixation, notamment des rougeurs ou démangeaisons qui apparaissent alors sur le haut de la jambe. Ce genre de réaction peut être provoqué soit par une allergie au silicone (peu fréquente, elle peut être vérifiée par un allergologue) ; soit, le plus souvent, par les frottements de la bande sur une grande largeur de la peau qui l'empêche de respirer et peut finir par irriter. Ce genre de phénomène est plus fréquent en été lorsqu’il fait chaud et que la peau a tendance à transpirer sous la bande de maintien.

 

Plusieurs modèles existent pour les personnes souffrant de réactions allergiques aux bandes silicone des bas de contention :

1. Choisir une bande anti-allergique :

C’est le cas notamment de la bande BasFIX de Radiante, composée de fils de silicone tissés qui permettent à la peau de mieux respirer tout en restant autofixante.

Les bandes à picots proposées notamment sur certains modèles de Mediven, Cizeta et Juzo fonctionnent aussi sur le même principe : des points de silicone sont présents suffisamment régulièrement sur la bande pour qu’elle puisse tenir sans que la peau ne soit étouffée.

Mediven propose également des modèles avec bandes Platinum qui sont des bandes hypoallergéniques au platine, mieux tolérées par la peau.

bande anti-allergique

2. Choisir des modèles sans bande :

Une autre solution est de privilégier les chaussettes ou les collants qui vous éviteront également tout désagrément à ce niveau.

 

Allergie au tissu du bas de contention

Tous les modèles de chaussettes, bas ou collants de contention sont composés de polyamide et d’élasthanne, car c’est cette matière qui leur donne l’élasticité et la compression nécessaire pour améliorer le retour veineux. Ces deux matières, présentes dans beaucoup de vêtements, sont des matières synthétiques.

Si ce type de textile vous irrite habituellement ou vous assèche la peau, il est recommandé dans un premier temps de bien hydrater vos jambes avec une crème adaptée le soir au coucher. Il est déconseillé d’appliquer votre crème le matin avant d’enfiler votre compression, car les résidus de crème pourraient altérer la maille et vous compliquer l’enfilage.

Ensuite, nous vous conseillons de vous orienter vers des modèles composées en partie de matières naturelles : coton, lin, bambou, laine, tencel, soie… Vous avez le choix ! La laine étant plutôt recommandée pour l’hiver, le lin pour rester au frais l’été, et les autres matières s’adaptent à toutes les saisons (grâce à leur pouvoir naturel de thermorégulation !).

Si une part de polyamide et d’élasthanne reste présente dans la composition des modèles en matière naturelle afin d’assurer la compression, les fabricants oeuvrent néanmoins pour que cette matière naturelle se retrouve principalement côté peau sur le tissu, afin de prendre soin de votre peau au maximum tout en gardant l’efficacité du produit. 

En cas de pathologies à l’avant du pied

Si vous êtes sujet aux mycoses, ou que vous souffrez d’un hallux valgus ou d’un ongle incarné, le port de bas de contention peut ralentir votre guérison pour le premier cas, ou être très gênant voire douloureux dans les deux autres cas. Pour cela, les bas de contention pieds ouverts seront souvent plus adaptés puisqu’ils vous permettront de laisser le bout du pied et les orteils à l’air libre. Egalement, la contention doit impérativement être lavée tous les jours, non seulement pour permettre à la maille de retrouver sa forme initiale et rester efficace, mais aussi pour une question d’hygiène encore plus importante en cas de pathologies à l’avant du pied.

 

Effet garrot

Si vous ressentez que votre contention vous serre trop, notamment au niveau de la cheville ou du mollet, il est possible que la taille et/ou hauteur choisie ne soit pas adaptée pour vous. Tous les modèles proposent leur propre tableau de taillage, différent des autres ; c’est pourquoi il est important de systématiquement reprendre vos mesures avant chaque achat de contention et de les reporter sur le tableau de taillage correspondant au produit souhaité. Les mesures doivent être prises un matin au lever afin d’être au plus justes, car la station assise ou debout pendant la journée peut faire gonfler nos jambes.

Certains fabricants proposent également des solutions sur les chaussettes pour éviter que la bande de maintien n’appuie trop sur votre jambe. C’est le cas par exemple des modèles Venoflex Fast de Thuasne (Fast Coton, Fast Lin, Fast Laine, Fast Air) : la chaussette tient sur la jambe grâce à un système de tissage ingénieux sans couture qui pourrait appuyer sur la peau. La plupart des modèles Radiante proposent aussi une bande Jarfix qui est légèrement collante pour mieux tenir sur votre jambe et limiter l’effet garrot.

Contre-indications

Il existe également des contre-indications absolues au port de bas de contention, notamment en cas de :

  • Infections cutanées, plaies non cicatrisées
  • AOMI (artériopathie oblitérante des membres inférieurs) avec IPS (index de pression systolique) < 0,6
  • Microangiopathie diabétique évoluée (pour une compression > 30 mmHg)
  • Phlegmatia coerulea dolens (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle)
  • Thrombose septique
  • Insuffisance cardiaque décompensée

 

Comme vous avez pu le constater dans cet article, hormis les contre-indications absolues, les autres problèmes pouvant être rencontrés ne doivent pas vous empêcher de porter des bas car des solutions existent bien souvent pour vous permettre de trouver chaussette à votre pied, car le plus grand danger reste de ne pas porter sa contention lorsque cela est nécessaire. Si vous rencontrez un problème ou des questions, n'hésitez pas à en parler au professionnel qui vous a délivré le bas ou avec votre médecin afin de trouver une solution qui vous permettra de continuer à prendre soin de vos jambes en toute tranquilité.